14.05.11 - 28.08.11
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C'est à partir d'un scénario proposé par l’écrivain de science-fiction et théoricien américain Mark von Schlegell qu'est née l'exposition Dystopia. Dans ce scénario qui a servi de base à Mark von Schlegell et Alexis Vaillant, curateur au CAPC, pour construire l'exposition, la dystopie, ou utopie à l'envers, a été appréhendée non pas comme une fin mais comme un commencement.
Commissaires : Alexis Vaillant et Mark von Schlegell
Dans un contexte de crise mondiale, l'art contemporain se trouve confronté à sa propre dissolution théorique, au sein d'une réalité complètement mise à nu. L'utopique avant-garde est elle-même perçue comme étant en cheville avec un capitalisme consumériste destructeur dont la course fatale semble impossible à ralentir. Pour Mark von Schlegell, la traditionnelle Dystopie issue des Lumières et comprise comme - '' lieu imaginaire ou circonstances du pire " * - offre un futur possible à l'art contemporain.
La dystopie est le présent à partir duquel notre vision du passé et de l’avenir semble altérée. Immergé dans le présent, l’art dystopien se trouve contraint par un point de vue limité qui génère un récit fictionnel indéterminé et potentiel. Comme dans la théorie selon laquelle les nouveaux univers naissent dans les trous noirs, c'est dans un concentré de dystopie que les utopies apparaissent. C'est à partir du non-lieu de la dystopie que se conçoit l'utopie dans ses dimensions idéales et incertaines. Ce qui fait dire à Mark Schlegell que "Dystopia, c'est aujourd’hui."
Comme il le rappelle : « Face au crépuscule des derniers beaux jours de l’ère industrielle et à la conscience de ses ravages généralisés, l’art peut, au mieux, affirmer l'absolue ironie de sa posture, et, au pire, au moins témoigner d'une attitude qui, de l'avis de tous, est véritablement apocalyptique. » ** Pour lui, la capacité de l’art à dramatiser son impuissance face à un système culturel complexe et monolithique offre un début de narration dont les possibilités sont multiples. L'exposition amorce une cartographie de ces possibilités.
Les sculptures, installations, peintures, performance, films et publications de quarante-six artistes internationaux historiques ou émergents, sont présentés dans tout le rez-de-chaussée du CAPC. Hantées par les failles et le désordre, les oeuvres se perçoivent aussi bien comme des visions apocalyptiques que comme des spéculations abstraites adressées au présent. Elles favorisent, selon le souhait de von Schlegell, une lecture de l'exposition comme oeuvre de fiction, ce dont atteste le catalogue écrit en parallèle à l'exposition. Intitulé New Dystopia, ce livre illustré est le dernier roman de Mark von Schlegell. L'exposition quant à elle se divise en deux parties. D’une part, un paysage dystopique déployé dans la nef du CAPC et conçu comme un décor de film de John Carpenter, et, d’autre part, sept salles ou cellules dans lesquelles les œuvres explorent de manière réflexive les aspects dystopiques de notre temps. Enfin, l’ensemble est plongé dans un bain chromatique « rouge-fahrenheit » qui évoque un monde comme pris dans une sorte de coucher de soleil permanent.
Commissaires : Alexis Vaillant et Mark von Schlegell
Artistes : Wallace Berman / Cosima von Bonin / Brian Calvin /Tony Carter / Marc Camille Chaimowicz / Peter Coffin / Simon Denny / Andreas Dobler / Roe Ethridge / Keith Farquhar / Hans-Peter Feldmann / Aurélien Froment / Cyprien Gaillard / Isa Genzken / Dan Graham / Robert Grosvenor / Sebastian Hammwöhner / Roger Hiorns / Ull Hohn / Des Hughes / Peter Hutchinson / Sergej Jensen / On Kawara / Michael Krebber / Jesús Mari Lazkano / Rita McBride / John Miller / Pathetic Sympathy Seekers / Manfred Pernice / Stephen G. Rhodes / Glen Rubsamen / Sterling Ruby / Julia Scher / Frances Scholz / Michael Scott / Markus Selg / Reena Spaulings / Michael Stevenson / Tommy Støckel / Josef Strau / Blair Thurman / Mathieu Tonetti / Oscar Tuazon / Franz West / Jordan Wolfson catastrophe Eugène Isabey
*Oxford English Dictionary