18.09.20 - 23.05.21
18.09.20 - 23.05.21
18.09.20 - 23.05.21
Pour son premier projet d’envergure en France, Samara Scott (née à Londres en 1985) investit la nef du Capc en y réalisant in situ un immense plafond artificiel composé de débris, sous lequel le public est invité à déambuler et à faire l’expérience de la double identité – numérique et matérielle, séduisante et répugnante – de ce collage alchimique à grande échelle de l’artiste britannique.
Commissaire : Alice Motard
Tarif :
7€ / 4€ (tarif réduit)
Depuis sa sortie du Royal College of Art de Londres en 2011, Samara Scott poursuit un travail qui se nourrit du contexte de l’ultra-consommation pour réaliser des installations colorées nocives et chatoyantes à partir de produits transformés ou de déchets organiques et chimiques issus de la grande distribution. Chacune des interventions de l’artiste est précédée, en amont, d’une batterie de tests, dans lesquels elle éprouve, à des fins esthétiques, la résistance et les performances des multiples matériaux qui composent ses œuvres, parmi lesquels on retrouve fréquemment éponges, papier hygiénique, vernis à ongles, feuilles de salade, assouplissant, cendre de cigarettes, dentifrice, bougies, collants, ou encore papier aluminium, parmi tant d’autres…
Au Capc, l’artiste a tendu un voile opaque, qui divise horizontalement l'espace central du musée d’art contemporain de Bordeaux, formant un plafond de 1000 m2 à hauteur des mezzanines surplombant sa majestueuse nef. Sur cette surface plane nouvellement créée, elle a réalisé une gigantesque composition « picturale », sorte de grand tableau matiériste coloré, à partir de matières plastiques, textiles, fluides et d’objets de rebut ou d’éléments en référence à l'ancienne fonction du bâtiment abritant le Capc comme entrepôt pour denrées coloniales telles que le café, le coton, les épices, au 19e et au début du 20e siècles.
L’installation s’appréhende par en-dessous comme par au-dessus, offrant ainsi aux visiteurs deux aspects très distincts d'une même œuvre. Vue d’en bas, l’œuvre est lisse et ne livre d’elle-même que son image : celle d’un ciel iridescent qui semble tour à tour flotter, trembler et onduler à mesure que l’on circule sous ce dernier ; ou celle d’une mer scintillante dans laquelle on est immergé et dont on essaie de rejoindre, à la nage, la surface, d’où filtrent les rayons du soleil. D’en haut, c’est une autre histoire : la contemplation de la pièce depuis les mezzanines permet de découvrir les déchets qui composent ce paysage accidenté du 21e siècle et d’embrasser sa pleine « positivité toxique ». Rien ne semble ici séparer la culture matérielle du monde digital et rien non plus ne distingue le sublime du sordide.
Commissaire : Alice Motard