Cette approche s’adresse donc généralement aux professionnels soignants et hospitaliers, aux étudiants en sciences de la santé qui sont invités à participer à des ateliers – entre 8 et 15 personnes accompagnées par un binôme littéraire/soignant : il s’agit de lire un texte littéraire afin d’élaborer collectivement un sens, des interprétations à partir de la méthode du close-reading. Puis suit un temps d’écriture créative et réflexive durant un temps réduit, travail d’écriture qui résonne « à l’ombre du texte » (Charon). Enfin, ces textes rédigés dans un même cadre sont lus par leur auteur s’il le souhaite et chacun peut intervenir pour en donner sa lecture : il s’agit ici de s’intéresser aux mots écrits, à la forme et comment elle résonne avec les enjeux éthiques que porte le texte.

Le musée, dans ce contexte, devient un tiers-lieu où pe/anser et, dans cette démarche d’élargissement de la médecine narrative, il est appréhendé dans la perspective du Caring museum ^[2].
Cependant, il ne s’agit pas tant de regarder le musée comme lieu de Care, mais comme lieu d’accueil afin de mettre en œuvre des pratiques éthiques de soin de soi et soin des autres dans une perspective réflexive, critique et créative.

[1] Rita Charon, « Entretien », Propos recueillis par Arnaud Plagnol, PSN, vol. 21(1), p. 15-30

[2] Isabelle Galichon, Isabelle Beccia, « La place de l’art dans l’enseignement des humanités en santé. Expériences d’ateliers de médecine narrative au musée, à Bordeaux », in « Le caring museum ou le musée comme lieu de soin et de mieux-être », Musée et collections publiques de France, 2023, n° 295, p. 26-28.